- Qu'est ce qu'on en sait
- Des pistes concernant les mécanismes à l'oeuvre
- Des pistes concernant les prises en charge possibles
Aujourd’hui je vous ai préparé un dossier sur un sujet qui me tient particulièrement à coeur. Il s’agit des syndromes post viraux, Covid long et EM/SFC (Encéphalomyélite Myalgique/ Syndrome de fatigue chronique). En effet, c’est une des raisons principales pour lesquelles j’ai fait de la Sophrologie mon métier…
Dans cette publication, je fais un point sur ce que l’on sait aujourd’hui de ces pathologies.
Je reviens sur l’existence des syndromes post-viraux préalablement à l’émergence de ce que l’on appelle aujourd’hui le « Covid long ». J’essaie de déterminer le lien entre covid long et EM/SFC, et de mettre en avant l’importance qu’il y a (l’urgence!), à mettre en commun les connaissances acquises sur ces sujets.
Je vous parle des causes et fonctionnements supposés à l’oeuvre dans le déclenchement de syndromes post viraux. Et bien sure, en m’appuyant sur ces éléments, je vous parle des prises en charge possibles aujourd’hui, en état actuel des connaissances (en parallèle d’un éventuel traitement médical), pour permettre une meilleure gestion, voire une amélioration des symptômes.
Cette publication n’a pas la prétention d’être un article exhaustif ou scientifique. Je précise qu’il est une synthèse et un résumé de mes différentes lectures et recherches concernant le sujet des formes longues des infections.
Il est également le fruit de mon expérience personnelle, car j’ai moi même contracté une infection en 2015 (vraisemblablement l’Eisten Barr Virus/mononucléose infectieuse), dont certains symptômes ont perduré au décours de la phase aiguë, avec des implications importantes, et dont je subis encore aujourd’hui certaines conséquences. Ce sujet m’intéresse donc particulièrement depuis maintenant de nombreuses années, et je me tiens donc informée des avancées de la recherche à ce sujet au niveau des causes, traitements ou prises en charges possibles.
Ce sujet m’intéresse également au niveau professionnel. Car si la Sophrologie m’a permis de gérer et d’améliorer significativement mes symptômes, j’utilise cette pratique pour accompagner les personnes atteintes de maladies chroniques, et notamment les personnes porteuses de l’EM/SFC et maintenant de ce que l’on appelle le Covid long.
J’espère que cette publication pourra vous éclairer et vous aider, si vous ou un de vos proches êtes concernés par cette question.
Si c’est le cas, je vous invite vivement à le lire intégralement, même s’il est un peu long, en plusieurs fois si l’énergie vous manque.
Et vous? Quels sont vos symptômes? Avez eu des difficultés à être pris en charge? Lesquelles? Si vous l’êtes pouvez vous nous dire en quoi la prise en charge consiste?
COVID long et EM/SFC: de quoi parle t-on, quels liens entre ces deux pathologies?
Contrairement à ce que l’on pourrait croire si l’on s’en tient à la couverture médiatique du phénomène, l’histoire n’est pas nouvelle, malheureusement.
Les personnes concernées contractent un virus, somme toute assez commun, tel que la grippe, l’Einstein Barr Virus, le Cmv, un coronavirus etc. Et, une fois la phase aigue passée, chez un petit pourcentage de malades, certains symptômes persistent. Et ce, y compris chez des personnes jeunes, sportives, en bonne santé et indépendamment de la sévérité des symptômes rencontrés au départ.
L’infection disparaît des radars médicaux lors des examens et analyses, mais pour une raison qui n’est pas entièrement comprise par la science elle laisse des séquelles de son passage parfois extrêmement invalidantes chez certains patients. La phase aiguë devient alors chronique.
Ces cas isolés, bien que loin d’être rares ont longtemps été (et sont encore parfois) psychiatrisés.
La médecine étant impuissante à reconnaître, comprendre et prendre en charge ces malades, la seule issue est alors, trop souvent, de conclure à des états dépressifs, ou chocs post traumatiques pour expliquer des séquelles rapportées par les patients mais non vérifiables ou objectivables par les résultats des analyses prescrites.
La situation des personnes touchées s’apparente alors à une véritable descente aux enfers: perte de mobilité, perte d’autonomie, entraînant souvent une impossibilité de continuer à travailler, errance médicale, ou psychiatrisation de la pathologie, absence de reconnaissance, privation de ressources, incompréhensions de l’entourage et du personnel soignant, ruptures familiales et amicales, isolement etc… qui viennent s’ajouter à la symptomatologie subie par le malade, souvent lourde et handicapante.
Autant de problématique qui peuvent conduire cette fois-ci à des états dépressifs avérés, conséquences et non causes des difficultés énoncées ci-dessus.
Les recherches sur ces pathologies existent depuis des décennies. Quelques équipes à travers le monde travaillent sans relâche avec peu de moyens pour essayer de comprendre les mécanismes à l’oeuvre et surtout pour essayer de trouver des traitements pour améliorer l’état des malades. Elles travaillent également à faire connaître la pathologie et à former les médecins souvent impuissants.
Les autorités ne reconnaissent pas et ne prennent pas en charge ces personnes, malades invisibles qui disparaissent parfois des circuits médicaux, faute de trouver une écoute et une prise en charge adaptées.
Les subventions sont rares voire inexistantes. Les équipes sont soutenues par des associations de malades comme « millions missing », @millionsmissingfrance @millionsmissingbelgique @millionsmissingvoice (Royaume Uni), @millionsmissingitalia @millionsmissingsweden, ASFC (Association Française du Syndrome de fatigue Chronique), l’AQEM (au canada) etc… Autant d’associations qui se battent contre des moulins, dans l’indifférence collective depuis plusieurs dizaines d’années et qui sont souvent les seules ressources pour les patients atteints et leurs familles.
Les malades qui arrivent, souvent grâce aux associations, à accéder à un suivi par des équipes spécialisées obtiennent alors (si les critères sont remplis) le diagnostique d’Encéphalomyélite Myalgique, aussi baptisé Syndrôme de Fatigue Chronique. Cette appellation a fait beaucoup de mal aux malades et à la reconnaissance de la pathologie, et elle a contribué à leur stigmatisation car elle est loin d’être représentative de la réalité que vivent les personnes touchées. Il s’agit alors d’un diagnostique d’exclusion: les médecins éliminent par des tests toutes les autres pathologies connues qui pourraient expliquer les symptômes (problèmes de thyroïde, insuffisance surrénalienne, cancer, VIH, carences,etc.)
L'errance médicale avant diagnostique est de 7 ou 8 ans en moyenne. Et si la pathologie est officiellement reconnue par l’OMS depuis 1992 comme pathologie neurologique grave et invalidante, les autorités françaises ne le font pas systématiquement avec beaucoup de disparités territoriales dans la reconnaissance et la prise en charge des patients.
L’épidémie de Coronavirus que nous vivons actuellement est en train de changer la donne. En effet, un nombre massif de patients rapportent des séquelles invalidantes qui persistent au décours de la contraction du coronavirus. Cette fois-ci, les demandes de prise en charge de syndromes post-viraux, se font en très grand nombres et de façon concomitante. Plus possible à ce stade de reléguer le témoignage d’autant de personnes au rang de dépression ou de chocs post traumatiques (même s’ils existent dans certains cas). Compte tenu du nombre de personnes touchées, la problématique devient une question de santé publique et très certainement un des enjeux sanitaires majeurs de notre société. En effet, il semble que 10% des personnes ayant contractées le COVID se plaignent de séquelles 6 mois après la phase aigue de la maladie.
Ainsi, les réunions, auditions publics et autres investigations se multiplient au sein des institutions des divers états touchés par l’épidémie. Les médias commencent à parler de cette forme longue des infections, mais surtout des recherches plus actives sont mises en places, des fonds sont accordés (encore insuffisamment compte tenu de l’enjeu de santé public) à des équipes scientifiques pour travailler sur les causes et les possibilités de prise en charge de la pathologie.
Des associations regroupant des malades concernés par le #covidlong se sont formées, la plus connue étant @apresj20_covidlong.
Des liens ont été faits entre le Covid long et l’EM/SFC. Les associations plus anciennes comme celles s’occupant de l’encéphalomyélite myalgique se sont évidemment ralliées à la cause interpelant les pouvoirs publics pour faire valoir leur expérience et leur connaissance de la problématique des syndromes post viraux.
Ces ponts sont primordiaux, car il est fondamental que la recherche sur le Covid Long s’appuie sur les recherches et connaissances concernant l’EM/SFC de façon à profiter des acquis et des pistes explorés depuis des décennies par les équipes en place. Ce, dans un but d’efficacité et de rapidité dans la prise en charge des malades.
Malheureusement, malgré la situation, de nombreux patients « covid longs » témoignent et rapportent une absence de prise en charge voire une remise en question de la réalité de leur problématique. Encore trop de médecins considèrent que l’absence de marqueurs visibles signifie que la problématique n’existe pas ailleurs que « dans la tête » du malade. On sait pourtant aujourd’hui que ce n’est pas parce que que quelque chose est invisible au premier abord qu’il faut conclure à son absence. Cela peut vouloir dire que l’on cherche mal, au mauvais endroit, ou avec des moyens inadaptés ou insuffisants en l’état actuel des connaissances.
Il faut espérer que la recherche va s’amplifier, se multiplier et avec elle la formation des équipes soignantes ainsi que la reconnaissance et la prise en charge adaptée des patients. Certaines équipes médicales travaillent notamment à la mise en place des tests de diagnostiques (s’appuyant sur le stress oxydatif, un dysfonctionnement mitochondrial, des tests d’oxygénations etc.)
Les symptômes les plus caractérisques de l’EM/SFC, sont un épuisement non amélioré par le repos qui se prolongent au delà de six mois, ainsi que la survenance d’un effondrement neuro immunitaire post effort, c’est à dire une intolérance à l’effort.
Pour schématiser, tous les « Covid longs » ne sont pas en EM/SFC, cependant ceux qui remplissent ces deux conditions seront vraisemblablement diagnostiqués ainsi.
Les autres symptômes de ces pathologies chroniques sont extrêmement variés d’un malade à l’autre. Cependant certains sont assez récurrents:
Le plus courant et probablement le plus invalidant est un épuisement intense, non soulagé par le repos, accompagné de lourds problèmes de sommeil qui est perturbé et non réparateur. Les patients concernés souffrent aussi souvent de douleurs musculaires et articulaires semblables aux « courbatures » ressentis durant la phase aiguë. Cela ressemble à des symptômes « pseudo-grippaux », avec sensation de fièvre, nausées, vertiges etc. De nombreux patients se plaignent également, de brouillard mental, troubles cognitifs, problèmes de mémoires et difficultés de concentration et souffrent aussi de STOP (Syndrôme de Tachycardie Orthostatique Posturale ou POTS en Anglais).
Intéressons nous à cet épuisement post effort puisque c’est vraisemblablement ce critère qui permettra de faire le lien entre les malades présentant une forme chronique du Covid et les patients déjà diagnostiqués EM/SFC.
C’est donc le symptôme caractéristique de l’encéphalomyélite myalgique, qui se retrouve chez certains patients covid long: l’effondrement neuro-immunitaire post effort, aussi appelé malaise post effort ou intolérance à l’effort. Il se caractérise par un « crash » total de l’organisme avec parfois obligation de s’aliter suite à un effort physique ou cognitif important. Il intervient tout de suite après l’effort ou à distance (24 à 48 H), ce qui peut le rendre difficile à identifier.
Ce symptôme est à prendre très au sérieux car il est à l’origine de la dégradation de l’état de nombreux patients, aggravant ainsi leur condition. D’ailleurs il faut être extrêmement prudent avec les traitements par Thérapie Graduelle à l’Effort (GET), longtemps prescrits aux malades EM/SFC rendant l’état de certains dégénératifs.
Fin 2020, ce type de traitement a été formellement désavoué par le NICE (National Institute for Health and Care Excellence), qui fait référence en Angleterre et en Europe, dans le cadre de l’EM/SFC. Dans un entretien à Paris Match du 26 avril 2021, le Dr Ghali (médecin interniste au CHU d’Angers) alertent les patients « Covid long »: « L’effort peut aggraver tous les symptômes », « il faut tout faire pour éviter d’arriver au stade du SFC », « La rééducation à l’effort, dans la majorité des cas, aggrave ces patients ».
Il est important de tenir compte de l’expérience des équipes de soignants, de chercheurs, des malades, des associations qui connaissent et s’occupent depuis plusieurs dizaines d’années de pathologies comme l’EM/SFC, les Syndromes Post Viraux et autres pour aborder, comprendre et traiter les cas de Covid Long et éviter de répéter les mêmes erreurs que celles qui ont été faites par le passé. Il faut s’appuyer sur les connaissances déjà acquises par des équipes de recherche et surtout renforcer les équipes et leur moyen pour leur permettre d’avancer plus vite sur la recherche d’un traitement.
A ce stade, il est important de préciser que pour les patients ayant atteints le stade de l’EM/SFC, aucun traitement n’existe actuellement, et que les rémissions complètes restent rares.
Aujourd’hui, aucune équipe scientifique ne connaît exactement les mécanismes complexes à l’oeuvre dans l’EM/SFC, pourquoi certaines personnes la contracte et pas d’autres, ni comment en venir à bout.
Les causes physiologiques, quelques pistes concernant les mécanismes à l’oeuvre.
A ce stade, il existe seulement des hypothèses plus ou moins étayées et que je vais essayer de vous présenter de la façon la plus simple possible mais suffisamment explicite pour que vous en saisissiez les principes de fonctionnement.
Dans plusieurs hypothèses, il est question de dysfonctionnements multi-systémiques, ce qui expliqueraient la diversité et la complexité des symptômes et des situations. C’est ce qui semble l’hypothèse la plus probable: non pas un mais plusieurs mécanismes seraient à l’oeuvre et s’entretiendraient mutuellement.
Il est pratiquement certain qu’intervient un dysfonctionnement au niveau du système immunitaire. Certaines équipes pensent qu’il pourrait s’agir d’un genre de « bug » lorsque le système se retrouve en présence de virus à simple et double brins d’ARN, et qu’il ne sait plus comment traiter la situation. Dans cette hypothèse, le coronavirus (et d’autres virus à simple brin), pourrait dans certains cas réactiver des virus dormants de la famille de l’herpès (herpès, ebv, CMV etc. À double brins) et créer ce conflit menant au dysfonctionnement prolongé du système immunitaire et à la fatigue persistante.
Il est également avancé, que pour diverses raisons, le système immunitaire continue de s’activer après la phase aiguë, soit du fait d’un dysfonctionnement (mal compris) soit du fait de la persistance de souches virales en dormance ou cachées dans certains tissus, entraînant ainsi une fatigue, plus induite par l’activation du système immunitaire que par l’attaque elle même.
Il semble aussi acquis, qu’une l’inflammation généralisée soit présente et explique une partie des symptômes.
Une autre piste très importante est celle de l’effondrement du système nerveux central. D’ailleurs on parle bien d’un effondrement neuro-immunitaire pour décrire le malaise post-effort rencontré chez les patients. Sous l’effet de différents stresseurs: tels que la ou les attaques virales, le manque de repos, le stress émotionnel etc. ; Le système nerveux se trouve complètement submergé et s’effondre entraînant dans sa chute toutes les fonctions auxquelles il concoure: le système immunitaire, le système digestif, le système endocrinien etc.
Le système nerveux endommagé ne serait donc plus capable de se réguler, il ne pourrait plus alors se restaurer. Ainsi on constaterait souvent chez les malades une très grande anxiété induite non seulement par le stress subi par leur condition mais aussi et surtout par un dysfonctionnement du système nerveux. Cela explique alors les problèmes de sommeil, le repos non réparateur, et les autres symptômes de type émotionnels mis sur le compte d’une fragilité psychique.
Le système nerveux ne sait plus accéder à sa phase parasympathique qui régit, le repos, la digestion, la récupération, l’apaisement, l’anabolisme etc.
Vous l’aurez compris: à cela s’ajoute donc des dysfonctionnement des autres systèmes qui sont vraisemblablement induits par un mauvais fonctionnement du système nerveux. Dysfonctionnement qui s’influencent et s’inter entretiennent. On sait que le corps humain a un fonctionnement complexe et que tous ses systèmes se contrôlent et se rétro-contrôlent les uns les autres.
Le système endocrinien serait également altéré, les surrénales épuisées, et fonctionnerait donc moins bien sous l’effet des stress. Les patientes rapportent souvent une aggravation des symptômes au moment de leur ovulation ou au moment de la période de leur SPM (Syndrôme Pré Menstruel), ce qui renforce l’hypothèse des liens entre les problèmes immunitaires et hormonaux.
Le système digestif serait lui aussi plus fragile, moins efficace: peuvent alors apparaître des ballonnements, problèmes de transit, intolérance, mal absorption, allergies etc.
Les dysfonctionnements endocriniens et digestifs affaiblissent en retour les systèmes nerveux et immunitaires, c’est une boucle sans fin.
Une autre hypothèse, est que la fonction mitochondriale serait endommagée suite à l’attaque des différents systèmes du corps. Les mitochondries se trouvent dans le noyaux des cellules et servent à leur fournir de l’énergie par combustion: elles sont fréquemment appelées les chaudières des cellules. Un dysfonctionnement à leur niveau expliquerait la faible quantité d’énergie dont dispose les malades et leur incapacité à restaurer leurs réserves.
Les solutions, les possibilités de prise en charge
Comme je l’expliquais plus haut, à l’heure actuelle, aucun traitement n’existe pour permettre de sortir complètement de la condition une fois le stade EM/SFC atteint.
Il existe certains protocoles pour gérer, améliorer certains symptômes et apprendre à vivre avec.
Je vous livre quelques informations qui viennent en complément du traitement médical qui peut être prescrit.
Il semble important d’agir simultanément sur tous les systèmes qui pourraient être impliqués dans la dégradation des personnes concernées. Une prise en charge globale serait nécessaire.
Le premier conseil que je pourrais donner s’adresse aux personnes atteintes de COVID long: votre but premier est de tout faire pour ne pas atteindre le stade EM/SFC. Pour cela vous devez être extrêmement prudent avec les thérapies de rééducation à l’effort, ou thérapie à effort gradué surtout si vous constatez que vous souffrez de malaise post effort. Si vous êtes fatigué ou si vous vous sentez mal après avoir fait un effort ou une activité, c’est que vous avez dépassé votre capacité adaptative et vous de devez y aller plus doucement. Vous devez vous écouter, apprendre à reconnaître vos limites et vos signaux d’alarmes, vous devez vous reposer avant et après chaque activité (même banale) qui vous demande de l’énergie. Ne reprenez pas le sport ou le travail avant d’être rétabli suffisamment en espérant que cela ira de mieux en mieux. Vous risquez d’aggraver votre état. Suivez les autres conseils qui s’adressent aux patients ayant atteints le stade EM/SFC car ils peuvent vous permettre de récupérer mieux et plus vite.
Il est primordial de pratiquer ce que certains malades chroniques connaissent bien: le pacing. Ce terme anglo-saxon désigne une méthode utilisée pour gérer son énergie au quotidien et éviter d’aggraver son état. Elle consiste à connaître son enveloppe énergétique et à l’utiliser au mieux par priorisation, répartition et organisation des différentes activités. En fonction de ses capacité un temps de repos est nécessaire avant, et un temps « restauratif » est nécessaire après. (repos allongé, sieste, activité favorisant le système nerveux para sympathique: cohérence cardiaque, méditation, relaxation, sophrologie etc.)
Pour vous aider, il est possible de recourir à la théorie des cuillers ou aux feux tricolores par exemple.
Dans la théorie des cuillers, l’enveloppe énergétique disponible est représentée par un nombre de cuillers (propre à chacun), et chaque activité demande à utiliser un certain nombre de ces cuillers: exemple se laver les cheveux 2 cuillers, faire des courses 4 cuillers etc.
Pour les feux tricolores: vous ne faites une activité que quand vous vous sentez « au vert », l’orange signifie que vous devez arrêter et prendre du repos, le rouge est l’état que l’on essaie d’éviter et qui représente le malaise post effort ou crash.
Des associations de malades ont mis au point des guides ainsi que des outils reprenant ces principes.
Quelque soit la méthode choisie, la pratique du pacing implique d’être à l’écoute de ses ressentis et sensations physiques, pour reconnaître les signes annonciateurs du « crash » (effondrement neuro-immunitaire), et être en capacité de restaurer son énergie (basculer en système nerveux parasympathique). Personnellement, je n’ai pas trouvé de pratique aussi complète que la Sophrologie qui permet de développer ces deux volets nécessaires au pacing.
Il est également conseillé d’alléger au maximum le travail du système digestif. Des médecins spécialistes de l’EM/SFC conseillent de prendre gare aux levures (qui peuvent déclencher des réactions immunitaires: travaux du Docteur G Cozon) et d’éviter tous les aliments qui contribuent à un risque de porosité intestinale ou inflammatoire: gluten, produits laitiers de vache, viande rouge, graisses transformées, sucres raffinés.
Pour faire simple, privilégiez un régime hypo toxique type Seignalet. Il doit être basé majoritairement sur des végétaux, frais de saison, non transformés et bio si possible. Selon vos capacités digestives il vous sera difficile de les consommer crus même si, sous cette forme ils contiennent plus de nutriments. Préférez les consommer décrudis, l’idéal pour cela étant la cuisson à la vapeur douce.
Mangez un peu de tout mais évitez au maximum les produits transformés qui affaiblissent votre système.
Faites attention aux sucres raffinés qui font varier votre taux d’insuline. Les personnes porteuses d’EM/ SFC y sont particulièrement sensibles, cela peut leur provoquer des malaise, nausées etc.
Pour consommer sucré (fruits, chocolat noir etc.), préférez la fin d’après midi au moment où les surrénales fonctionnent le mieux car le cortisol joue un rôle dans la métabolisation et la gestion des glucides.
Au besoin faites vous conseiller par un nutritionniste sensibilisé à ce type de problématique ou par un Naturopathe spécialisé.
Dans tous les cas, faite le plus simple possible pour vous, même si ce n’est pas parfait. Vous mettre trop de pression sur votre alimentation risquerait d’être contre productif. Cela engendrerait du stress qu’il faut éviter à tout prix pour épargner votre système nerveux (tant que vos capacités adaptatives ne sont pas restaurées un minimum).
Il vous faut également soutenir un maximum votre système immunitaire.
Pour cela il est important de bien s’alimenter avec des produits bruts (tous les systèmes sont reliés). Il est également important de gérer votre stress qui est l’ennemi numéro 1 du système immunitaire. Là encore la Sophrologie est une pratique idéale et complète, qui a l’avantage d’agir simultanément sur le corps et l’esprit. Pensez également à tout ce qui vous fait du bien et vous détend: lecture, dessin, activités manuelles (dans la limite de vos capacités), massages, échanges bienveillants etc. Il est important de rester dans votre enveloppe énergétique, sinon là encore vous risquez de vous faire plus de mal que de bien.
Certains médecins spécialistes de l’EM/SFC indiquent avoir eu des résultats intéressants avec des anti-viraux (Docteur Myhill). A ce sujet, il faudra en discuter avec votre équipe soignante pour voir si cela est adapté à votre situation. Ils recommandent aussi fréquemment une supplémentation en vitamines D et C pour soutenir les fonctions immunitaires.
Certains naturopathes proposent également des protocoles spécifiques qui peuvent permettre de faire baisser la charge pathogène qui affaiblit le système immunitaire et donc l’organisme (virus, champignons, parasites etc.) et donc aider à la récupération. Ils peuvent aussi vous permettre de lutter contre les dysbioses intestinales (candidas et autres) qui affaiblissent également les défenses.
Certains de ces protocoles peuvent s’avérer très utiles.
Je vous précise également, pour information, que quelques publications récentes (à prendre avec précaution) indiqueraient que le vaccin anti-covid, pourrait, dans certains cas, améliorer l’état des personnes Covid long et EM/SFC, en agissant sur le système immunitaire.
Pour soutenir le système hormonal, là encore il faut soigner son alimentation et se méfier du stress et des perturbateurs endocriniens. Il est important d’avoir un apport en graisses de bonne qualités suffisant, car le système endocrinien consomme des lipides pour fonctionner correctement. Un apport suffisant en Omégas trois est primordial (huile de chanvre, de carmeline, de colza, petits poissons sardines maquereaux etc.).
En cas de déséquilibre hormonal avéré, un traitement adapté peut être utile, de même qu’un protocole naturopathique.
Une supplémentation peut également être envisagée pour soutenir la fonction mitochondriale (Q10, Acétyl-carnitine, Vitamines B etc.)
Le plus important, en état actuel des connaissances semble être la rééducation du système nerveux. Dans un premier temps, il faut, dans la mesure du possible éviter un maximum les facteurs de stress. Au moins le temps de permettre à votre système nerveux de regagner un peu en capacité adaptative. Il est nécessaire de réapprendre à votre corps à activer votre système nerveux parasympathique. C’est une étape primordiale. Sans cela, ni vous ni votre corps n’êtes en mesure d’accéder au repos et à la récupération. C’est cette incapacité qui entraîne très certainement les problèmes de sommeil, le repos non réparateur, les sensations d’anxiété. C’est cette incapacité qui est à l’origine, en partie de votre fatigue persistante non améliorée par le sommeil.
Là encore, pour accéder à votre système nerveux parasympathique, la sophrologie est une pratique idéale, elle permet de « muscler » son système nerveux et de le rééduquer pour permettre de nouveau un accès au repos et à la récupération. Les pratiques stimulant le nerf vague sont très intéressantes (cohérence cardiaque, chant, rire etc.)
Le rétablissement des fonctions nerveuses est potentiellement la clé de voûte d’une prise en charge pour améliorer les symptômes les plus gênants.
Enfin, je ne pouvais pas terminer ce tour d’horizons des prises en charge sans vous conseiller un accompagnement émotionnel et psychologique. Il est important à plusieurs titres. Le stress et les émotions non traitées sont à l’origine de baisses du système immunitaire. Une faiblesse qui pourrait expliquer pourquoi certains individus récupèrent de la phase aiguë et d’autres pas. Il est important d’être accompagné pour gérer, vivre et supporter les symptômes.
Sans parler des difficultés supplémentaires que rencontrent une personne atteinte de l’EM/SFC / covid long: difficultés avec le parcours médical, difficultés à gérer son quotidien, peur pour l’avenir, difficultés relationnelles avec l’entourage (incompréhensions, éloignements, peur de la maladie, communications), difficultés émotionnelles pour gérer toute cette charge supplémentaire etc.
La maladie peut entraîner des baisses de moral épisodiques mais aussi des états dépressifs qui ne sont pas la cause mais la conséquence des difficultés rencontrées.
Je vous conseille, quelle soient vos choix et sensibilités, de vous entourer de professionnels qui sont informés correctement sur votre pathologie, qui puissent vous comprendre et vous soutenir. Cela semble indispensable pour vous accompagner au mieux de vos besoins et vous donner des recommandations adaptées: par exemple l’activité physique est souvent conseillée, à juste titre, pour ses effets anxiolytiques et anti-dépresseurs mais elle n’est pas adaptée à la situation EM/ SFC ou Covid long.
J’espère que cet article pourra vous être utile, n’hésitez pas à le partager avec des personnes que cela pourrait intéresser.
N’hésitez pas à me contacter si vous avez besoin de renseignements complémentaires.
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